Déterminer si la maternité de substitution est éthique ou non a presque toujours fait l’objet de débats. Comment choisir ce qui vous convient ?
La maternité de substitution est-elle éthique ? Il s’agit là d’une question incroyablement multidimensionnelle. Même si la réponse à ce questionnement dépend grandement des lois, des politiques, et des pratiques entourant la maternité de substitution elle ne semble pas simple pour autant.
La maternité de substitution est un sujet qui n’est pas facile à cerner entièrement. Ses risques et ses avantages sont difficiles à quantifier et varient énormément d’un cas à l’autre. Presque toutes les questions relatives à cette thématique impliquent des considérations émotives, physiologiques et philosophiques. Ce qui est d’ailleurs plus accablant pour les couples optimistes qui se retrouvent pris entre éthique et gestation pour autrui (GPA).
Nous ne supposons pas détenir toutes les réponses, et encore moins en avoir qui sont adaptées à vos caractéristiques individuelles. Il est donc important que tout parent, couple ou même mère porteuse éventuelle analyse attentivement ces questions, surtout lorsqu’il s’agit de décider s’il est temps de prendre part à un parcours aussi formidable qu’est la maternité de substitution.
Éthique et maternité de substitution : comment s’en sortir avec la maternité de substitution
Soulignons qu’il existe deux types de maternités de substitution : gestationnelle et traditionnelle.
La maternité de substitution gestationnelle
Il s’agit de maternité de substitution gestationnelle lorsque les deux ensembles de matériel génétique (ovule et sperme) proviennent d’une personne qui n’est pas la mère porteuse. Les ovules et le sperme sont ainsi fournis par les futurs parents ou donnés par un tiers. Par conséquent, la mère de substitution ne possède donc aucun lien génétique avec l’enfant.
Les lois divergent quant à savoir si au moins un des futurs parents d’intention doit fournir son matériel génétique. Habituellement, au moins l’une des personnes n’a pas de lien génétique direct avec l’enfant né de la mère porteuse. Rappelons que la gestation pour autrui est généralement réalisée par FIV (fécondation in vitro). Pour ce faire, les biomatériaux sont d’abord combinés en laboratoire et l’embryon qui résulte de cette opération est ensuite implanté dans l’utérus de la mère porteuse.
Maternité de substitution traditionnelle
Le principe de la maternité de substitution traditionnelle implique que la mère porteuse fournisse l’ovule qui servira à la formation de l’enfant. Dans certains pays, cette pratique est interdite, voire totalement obsolète. Cet abandon est dû aux difficultés qui surviennent souvent au moment de décider légalement du lien de parenté de l’enfant. Il faut savoir que la gestation pour autrui traditionnelle est réalisée via l’IUI (insertion intra-utérine).
Le discours philosophique portant sur la méthode de maternité de substitution à préconiser est vivement débattu depuis l’avènement des nouvelles technologies relatives à la FIV. L’une des principales critiques concernant la maternité de substitution traditionnelle se rapporte justement à la question de la parenté. À la suite d’un certain nombre de problèmes hautement médiatisés, plusieurs États et pays ont donc fini par interdire le recours à la GPA traditionnelle.
Même dans les endroits où cette procédure est encore légalement possible, il est fortement recommandé de ne pas recourir aux mères porteuses sans ordonnances prénatales.
Éthique et gestation pour autrui : les mères porteuses doivent-elles être payées
Les discussions éthiques portant sur la maternité de substitution faite gratuitement ou sur une base rémunérée deviennent de plus en plus populaires. La GPA rémunérée ou commerciale s’appuie sur des contrats stipulant que la mère porteuse a droit à une rémunération ou à une indemnisation pour son temps et son travail de gestation. Dans les accords altruistes, la mère de substitution ne reçoit pas de compensation financière, mais peut parfois se voir rembourser certains frais.
Ce débat relance donc la question visant à déterminer si un substitut gestationnel peut être considéré comme une sorte de travail.
Bien que la gestation d’un enfant comporte certainement ses propres exigences physiques et émotionnelles, les débats sur la classification de la maternité de substitution comme travail rémunéré subsistent.
Accords de maternité de substitution conclus sur une base altruiste
Dans la plupart des contrats de maternité de substitution altruistes, la mère porteuse a la possibilité de recouvrer les frais médicaux ainsi que d’autres types de dépenses. Toutefois, le processus se termine rarement avec un profit considérable. À ce propos, les personnes favorables à la GPA altruiste pensent en règle générale que les femmes devraient choisir de porter un enfant par pure bonté de cœur plutôt que pour des considérations pécuniaires. Plusieurs autres intervenants soutiennent également que le fait de payer les mères porteuses pourrait involontairement encourager l’exploitation des femmes à risque ou celles appartenant aux classes les plus pauvres.
Accords de maternité de substitution conclus sur une base indemnisée
Pour d’autres personnes, le fait d’être une mère de substitution est une tâche difficile, ce qui implique pour elles que ces femmes doivent être rémunérées pour le temps qu’elles consacrent. La gestation d’un enfant est en effet fortement éprouvante. Il s’agit d’une activité à plein temps qui se pratique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pendant neuf mois consécutifs.
La plupart des mères porteuses signent des contrats qui les obligent à respecter certaines habitudes de vie. Par exemple, elles doivent souvent s’abstenir de boire de l’alcool et de fumer. De plus, elles peuvent être appelées à consommer certains types d’aliments et faire de l’exercice régulièrement. Une hygiène de vie qui n’est en somme pas très différente des contraintes imposées aux athlètes de haut niveau.
Être une mère porteuse est par ailleurs extrêmement éprouvant sur le plan émotionnel en raison de toutes les étapes que compte un programme de maternité de substitution. La plupart des agences exigent en effet que leurs mères porteuses assistent à plusieurs rendez-vous chez le médecin et fassent des bilans de santé. En plus de cela, elles sont contraintes de suivre des directives strictes en matière d’activité, ce qui peut s’avérer incompatible avec un emploi.
Éthique et maternité de substitution : les bébés doivent-ils être des marchandises?
Dans le débat qui oppose la GPA indemnisée et altruiste, la question de la marchandisation du corps humain est également débattue. L’idée voulant que l’utérus de la femme ou l’enfant lui-même soit commercialisé a mené les universitaires et les humanitaires à se demander si la pratique est éthique ou non.
Rémunérer une mère de substitution pour son temps, son travail acharné et toute l’attention qu’elle attache à l’enfant semble approprié, et ce, d’autant plus si l’on définit la maternité de substitution comme un « travail ». Nombreux sont ceux qui craignent cependant que permettre à des mères porteuses de conclure un accord afin de réaliser un profit quelconque puisse créer un dangereux précédent : la marchandisation de la vie humaine.
Toujours est-il que pendant ce temps, des gens du monde entier dépensent des millions de dollars et un temps incalculable pour tenter leur chance avec des technologies et des traitements de procréation assistée. Que ce soient les docteurs, les infirmières, les techniciens de laboratoire, ou toutes les personnes avec qui les couples travaillent sur le processus de création d’une famille reçoivent une rémunération pour la tâche accomplie. Cet argument réfute ainsi l’idée préconçue selon laquelle la maternité de substitution banaliserait la vie humaine. Et dans le cas où l’on devrait parler de marchandisation, ce ne sera donc pas bien différent des techniques adoptées par de nombreux pays pour rentabiliser les soins de santé ou d’autres types de traitements de fertilité.
Il est important d’être tout à fait conscient de la possibilité que la GPA indemnisée puisse donner lieu à une exploitation. Néanmoins, il est peu probable que rémunérer une femme pour ses services devienne la cause première de cet abus et de cette marchandisation.
Éthique et gestation pour autrui : ce que cela signifie à vos yeux
Bien qu’il soit improbable que la maternité de substitution ne soit jamais totalement exempte de controverse, il importe de comprendre ce que trouver une mère porteuse implique. Comme nous le savons, il ne fait aucun doute que la maternité de substitution existe. Qu’il s’agisse de la mère porteuse, de votre famille et de votre futur enfant, la GPA peut aller dans l’intérêt absolu de toutes les personnes touchées. Sachez qu’un certain nombre de lois ont été élaborées pour garantir de bonnes pratiques et prendre soin de tout le monde. Des études ont même démontré que les enfants nés de mères porteuses ne sont pas plus susceptibles que les autres de souffrir de détresse psychologique ou de trouble du comportement.
Si vous avez choisi de recourir à une mère porteuse, assurez-vous de bien sélectionner l’agence vers laquelle vous comptez vous tourner. Vérifiez que cette dernière offre un traitement et des soins adéquats à leurs mères de substitution. Enquêtez sur leurs pratiques de sélection ainsi que sur tous les tests requis par la mère porteuse, et rencontrez celle-ci.
Sachez quoi dire ou comment expliquer vos choix aux gens. Rappelez-vous que vous agissez en faveur des intérêts de votre famille. Si être parent implique une multitude de choix difficiles, sélectionner une mère porteuse ne sera certainement que l’une des nombreuses épreuves à traverser!
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